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samedi 6 décembre 2014

Aujourd'hui, c'est la fête au village.

Il était trois petits enfants
Qui s'en allaient glaner aux champs.
S'en vont au soir chez un boucher.
« Boucher, voudrais-tu nous loger ?

Entrez, entrez, petits enfants,
Il y a de la place assurément.»
Ils n'étaient pas sitôt entrés,
Que le boucher les a tués,

Les a coupés en petits morceaux,
Mis au saloir comme pourceaux.
Saint Nicolas au bout d'sept ans,
Saint Nicolas vint dans ce champ.

Il s'en alla chez le boucher :
« Boucher, voudrais-tu me loger ? »
« Entrez, entrez, saint Nicolas,
Il y a d'la place, il n'en manque pas. »

Il n'était pas sitôt entré,
Qu'il a demandé à souper.
« Voulez-vous un morceau d'jambon ?
Je n'en veux pas, il n'est pas bon.

Voulez vous un morceau de veau ?
Je n'en veux pas, il n'est pas beau !
Du p'tit salé je veux avoir,
Qu'il y a sept ans qu'est dans l'saloir.



Quand le boucher entendit cela,
Hors de sa porte il s'enfuya.
« Boucher, boucher, ne t'enfuis pas,
Repens-toi, Dieu te pardonn'ra. »

Saint Nicolas posa trois doigts.
Dessus le bord de ce saloir :
Le premier dit: « J'ai bien dormi ! »
Le second dit: « Et moi aussi ! »
Et le troisième répondit :
« Je croyais être en paradis ! »

Le dernier curé résidant à Saint Nicolas la Chapelle, le Père Paul Lepan, m'avait donné une explication rationnelle de cette légende. Notre bon saint était très généreux, il payait la dot des jeunes filles pauvres, les rançons des prisonniers et dans l'imagerie populaire le saint était représenté en très grand et les simples gens, en très petit. Ainsi, trois officiers prisonniers dans une tour sont devenus trois enfants dans un saloir! Parole de curé! Que cela ne nous empêche pas de chanter sa légende durant toute cette journée, dédiée aux enfants et dans notre village, aux anciens.


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