Le clocher à bulbe est certainement la seule note baroque de l'église de Chaucisse.
Photographie de Michel Delalonde.
Les colonnes lisses à chapiteaux composites sont à l'opposé de l'exubérance baroque. Photographie de Michel Delalonde.
A propos de l'église de Chaucisse, avant de commenter l'information distribuée par la municipalité et l'article paru dans l'hebdomadaire " La Savoie " qui qualifient ce sanctuaire de joyau de l'art baroque, j'ai voulu conforter mes modestes connaissances acquises auprès des conférenciers de la Puya, auprès de Christian Regat, Nicole Leroy et Martine Viallet-Détraz ou dans la littérature consacrée à ce domaine. J'ai donc repris les pages écrites par Michel Delalonde sur nos églises. C'était en écoutant la répétition hebdomadaire de l'orchestre d'harmonie de Megève. Il n'y avait pas de pièces baroques au programme des musiciens et le terme n'apparaissait pas sous la plume de l'érudit auteur pour ce qui concerne Chaucisse. Je rappelle brièvement qu'il est communément admis que l'art baroque est l'expression artistique et catéchistique de la Contre-Réforme ou Réforme catholique initiée par le Concile de Trente, 1545- 1563. L'église chaucerande, construite en 1818-1845, a d'autres attraits, son histoire si particulière et le fait qu'elle n'ai pas connu le coup de balai qui a suivi un autre concile, celui de Vatican II. Tout ce qui a été rassemblé pour orner le lieu, par les fondateurs et les donateurs successifs est offert à la vue des fidèles et des visiteurs. Mobilier, statues et statuettes, tableaux et ex-voto, lustres et appliques, bannières et croix de procession, œuvres souvent de facture sulpicienne, n'ont pas subi les outrages du temps et des modes. C'est peut-être l'absence de prêtre résident qui a permis de faire de cette église un vrai musée religieux, car généralement les paroissiens désapprouvaient le ménage entrepris par le curé. N'abusons pas du mot baroque comme étiquette d'appel, les visiteurs des monuments religieux sont cultivés, ils auront vite corrigé d'eux mêmes.
Enfin si le ou les problèmes de propriété de l'église et du presbytère de Chaucisse semblent avoir été solutionnés depuis mars 2008, les équipes municipales précédentes ont également beaucoup travaillé sur ces dossiers. Il y a ceux qui plantent des arbres, les soignent et ceux qui récoltent. Je souhaite que ces derniers n'ignorent pas les premiers!