mardi 12 février 2013

Dialogue prénatal.

Dialogue prénatal

Ou le triomphe de l’éspérance
Ils n’ont pas encore de nom encore, pour la commodité appelons-les Pierre et Nicolas
Pierre : Tu prends encore toute la place, tu exagères
Nicolas : Et toi, tu prends presque toujours la nourriture pour toi ,vivement qu’on quitte et qu’on se barre d’ici
Pierre : Comment quelqu’un peut il croire à la vie après l’accouchement ?
Nicolas : Mais naturellement. Il n’y a aucun doute qu’il y ait une vie après l’accouchement. Notre vie ici n’a de sens que parce que l’on grandit pour nous préparer à la vie après l’accouchement. Nous devons ici prendre de la force pour ce qui nous attend plus tard.
Pierre : Cela n’a aucun sens. Il n’existe pas de vie après l’accouchement. Quelle forme peut avoir une telle vie ?
Nicolas : Ca, je ne peux pas le savoir exactement. Mais c’est sur qu’il y a plus de lumière qu’ici. Et peut être pourrons nous manger avec notre bouche, courir avec nos jambes et…
Pierre : Arrête un peu avec ces sornettes. Courir ? Ce n’est pas possible. Et une bouche qui mange est une image ridicule. Et pourquoi ? Nous avons notre cordon ombilical qui nous nourrit. Et c’est évident que le cordon ombilical ne peut nous conduire quelque part tellement il est court.
Nicolas : Ce doit être sûrement possible. Ce sera sûrement totalement différent quand nous nous y habituerons.
Pierre : Et personne n’en est jamais revenu. Compris ? Avec l’accouchement finit la vie. C’est aussi simple que cela. Et surtout, la vie n’est rien de plus qu’une grande plaie dans le noir.
Nicolas : Oui, je suis d’accord que nous n’avons aucune représentation de la vie après l’accouchement. Dans tous les cas, nous verrons enfin notre maman. Et elle prendra soin de nous.
Pierre : Maman ? Tu crois à une maman ? Et pourquoi pas le père Noël ? Une maman !!! Et qui est-elle ?
Nicolas : Elle est tout autour de nous. Nous vivons en elle et par elle. Sans elle, nous n’existerions pas.
Pierre : C’est le top de la confusion ! Je n’ai pas vu le moindre bout de maman ici. La conclusion finale est qu’il n’y en n’a pas !
Nicolas : Quelquefois, quand un calme bienfaisant apparaît, et surtout quand tu te tais, nous pouvons percevoir son chant. Nous pouvons aussi sentir comment elle caresse notre monde. C’est pourquoi je suis sur que c’est alors que la vraie vie commence.
Pierre : Bon , tu veux que je me taise, ok, je me tais, on va voir ce qu’on entend !
Nicolas : Tu fais des confusions de sens, fais gaffe ! on appelle cela être insensé !
Mais tu as raison, taisons-nous….
Toute ressemblance avec des personnes ou des situations existantes ou ayant existé ne saurait être que fortuite.

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