Bonjour,
Bienvenue en France. Bienvenue dans ce beau et grand pays à
l’histoire riche, à la géographie variée. Pays de la liberté, des droits
de l’Homme, pays qui rayonne par sa langue, sa culture, ses arts.
Bienvenue en France, territoire sur lequel cohabitent les traditions
locales.
Contrairement à ce que vous pouvez penser, ces mots de bienvenue ne
s’adressent pas aux nouveaux arrivés en France. Ils s’adressent à cette
catégorie de Français qui semblent ne pas connaître la France, son
histoire, ses traditions, sa culture. Et je parle notamment de ces
urbains qui l’heure de la retraite arrivée, une fois installés à la
campagne, recourant à l’alibi de la laïcité, ont réussi à mettre en
retraite forcée les cloches du village et ce contre l’avis des autres
habitants. Car en réalité c’est le bruit des cloches qui les dérangent.
Et s’ils le pouvaient ils tordraient bien le coup au coq aussi, et s’ils
habitaient sur la place du marché ils interdiraient au primeur de
crier la beauté et le prix de ses tomates. Mais là l’alibi de la laïcité
ne peut être avancé.
Est-ce que vous aimez le latin ? En voici : « Si fueris Romae, Romano vivito more; si fueris alibi, vivito sicut ibi ». Littéralement : « Si tu es à Rome, vis comme les Romains; si tu es ailleurs, vis comme on y vit. » Cette
phrase est attribuée à saint Ambroise de Milan. Et cette citation fait
référence au voyage de saint Augustin à Rome, où, comme il décrit dans
la lettre 54 à Januarius, il s’est accoutumé aux usages.
Oui, à Rome, vis comme les Romains. Et sauf étourderie de ma part,
les Romains et dans le cas présent les Françaises n’ont pas pour
habitude de montrer leur poitrine et de simuler un avortement au beau
milieu d’une église. Malheureusement cela a fait autant de bruit que le
silence imposé aux cloches dont j’ai parlé précédemment. Cela n’a ému
que peu de personnes et il semblerait qu’il est anormal de s’en émouvoir
comme l’a évoqué l’archevêque de Paris. Je le cite : « Je suis
étonné que les grands défenseurs de la laïcité ne se soient pas
manifestés, car c’était le moment de montrer que la laïcité est la
protectrices des croyances et des religions ! Il y a des voix
importantes qui sont restées muettes ! »
Dans un article pour un quotidien, le père Pierre-Hervé Grosjean conclut cette situation de la manière suivante : «
Il est périlleux qu’on en vienne à soupçonner qu’il y a, dans l’esprit
de certains gouvernants, une laïcité à deux vitesses, dont les
catholiques feraient les frais. Une laïcité qui pourrait s’apparenter à
une ignorance polie ou à une hostilité ouverte, selon le ministre
concerné. Une laïcité mensongère ou idéologue, qui ne serait pas au
service de tous. Redisons-le donc simplement mais fermement : une
laïcité qui ne serait pas le respect de toutes les religions perdrait sa
crédibilité. »
Alors ces deux exemples prouvent cette laïcité à deux vitesses. Une
laïcité qui impose le silence aux cloches, blâmant ainsi une tradition
liée à l’histoire religieuse de la France, et qui laisse sans broncher
de jeunes femmes aux seins nus rompre le silence d’un édifice religieux
en simulant un avortement.
Alors, il y a silence et silence !
Bienvenue en France. Mais n’oubliez pas : « À Rome, vis comme les Romains. »
À bientôt.
Mgr Jean-Michel di Falco Léandri
Évêque de Gap et d’Embrun
Évêque de Gap et d’Embrun
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