jeudi 30 juillet 2015

De qui ce texte écrit un 14 juillet.

" Nous voici au milieu de juillet. La canicule astronomique débute ; mais en réalité la saison torride a marché plus vite que le calendrier, et depuis quelques semaines la température est accablante. On célèbre ce soir, au village, la fête nationale. Tandis que la gaminaille gambade autour d'un feu de joie dont j'entrevois la réverbération sur le clocher de l'église et que le tambour solennise de quelques fla-fla l'ascension de chaque fusée, solitaire en un coin obscur, dans la fraîcheur relative des neuf heures, j'écoute le concert de la fête des champs, de la fête des moissons, bien supérieure en majesté à celle que célèbrent en ce moment, sur la place du village, la poudre, les fagots allumés, les lanternes de papier et surtout le rogomme. C'est simple comme le beau, c'est calme comme le puissant.....Plongeons plus avant dans l'avenir. Un jour viendra, tout semble le dire, où, de progrès en progrès, l'homme succombera, tué par l'excès de ce qu'il appelle la civilisation. Trop ardent à faire le dieu, il ne peut espérer la placide longévité de la bête ; il aura disparu alors que le petit Crapaud dira toujours sa litanie, en compagnie de la Sauterelle, du Scops et des autres. Ils chantaient avant nous sur la planète ; ils chanteront après nous, célébrant l'immuable, la gloire torride du soleil."

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