dimanche 14 septembre 2008

Le silence blanc.

Quelques reproductions d'œuvres de Pierre Bichet.
La neige a caressé nos sommets et me rappelle un petit texte écrit il y quelques années. Je vous le propose à nouveau, le Dauphiné Libéré l'ayant publié amputé de son deuxième paragraphe. Depuis le début de l'hiver notre clocher a changé de voix. la cloche Marie-Nicolarde a passé le relais à sa voisine Jeanne-Angélique. Pour respecter la quiétude nocture des hôtes du village, le conseil municipal a en effet décidé, après débats et consultations, de mettre à la retraite anticipée l'horloge installée en 1946, par souscription publique et inaugurée par Eugène Burnet-Fauché, maire et Rémi Bévillard, curé. Cette mécanique jurassienne ODOBEY, mise en place par François Mongellaz, horloger à Flumet et qui ne savait pas se taire la nuit* s'est effacée devant Harmony, une petite merveille électronique, informatique, radio-pilotée et tout et tout. Dès à présent elle sonne les heures et les demi-heures, nous gratifie de l'Angélus aux heures voulues, fait silence quand nous sommes sensés dormir et a dans son sac bien d'autres savoirs que nous découvrirons au fil des années. Le peintre Pierre Bichet** qui a passé ses premières vacances d'hiver, hors de son Jura natal, à Saint Nicolas la Chapelle, confie qu'il a découvert en peignant que la neige n'est pas blanche. La neige est riche de tous les reflets de son environnement, le bleu du ciel, le vert des sapins et épicéas, l'or du soleil, le gris des nuages et bien d'autres nuances de la palette des couleurs. Tout pareillement, le silence de nos campagnes est fait de mille murmures et sons. Allons nous faire taire le bruissement du vent dans les arbres, les sonnailles de nos troupeaux, le chant du coq trop matinal, le concert des oiseaux, la musique du ruisseau? Mais rassurons-nous, il restera toujours la mélodie des pétrolettes, dépotées et débridées, elle est le quotidien des oreilles urbaines , les rurales vont s'y habituer! * Je parle de la mécanique! ** En recherchant des images de ses œuvres sur la toile j'ai appris son décès qui remonte au 18 février de cette année, à ma connaissance, pas une seule ligne n'est parue dans la presse. Je lui dédie ce billet d'humeur.

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