La chape de l'intolérance, de la violence et de l'ignorance la plus crasse est tombée à nouveau sur l'Afghanistan. Suis-je naïf de croire que nous n'avons pas oublié notre rencontre, l'été 2018, avec de jeunes Afghans, dans le cadre de l'action, Migrants, Réfugiés, Musiciens, initiée et organisée par Art et Culture en Arly. Certes, les contacts pour beaucoup se sont raréfiés mais je sais que quelques uns suivent toujours le parcours de ces jeunes et les assistent dans leurs démarches. Pour ma part, j'ai eu le plaisir d'en croiser et d'échanger quelques mots et de manifester ma sympathie à leur égard. Ce soir je pense particulièrement à eux, à l'inquiétude qu'ils doivent éprouver pour leurs familles restées là-bas.
" Saint-Nicolas-la-Chapelle, berceau du projet, " Migrants, Réfugiés,
Musiciens. " a reçu, le 14 août, après Albertville et Ugine, le dernier
des trois concerts programmés dans le cadre du Festi'Val d'Arly.
Attention, qualité d'écoute et émotion, cette dernière palpable par
l'impressionnant silence qui a accueilli toute la prestation, ont fait
de cette soirée bien plus qu'un concert, une rencontre magique entre un
petit groupe de déracinés et un auditoire rassemblant près de 200
personnes. Un moment intense de partage faisant fi des limites et des
barrières trop souvent dressées par la méfiance et les préjugés. Abdul,
flûtiste, Jafar, Faïz, Dawalt, Wa Wa Laili, Barkat, Amir, chanteurs ou
récitants, Hadi et Homayon, rappeurs, ont livré au public leur détresse,
leur mal du pays et aussi leur gratitude à leurs hôtes, par des airs
traditionnels et par des textes de leur composition ou puisés dans le
florilège poétique de l'Afghanistan, le pays aimé et quitté de force.
Non professionnels, il leur a fallu beaucoup de détermination et vaincre
une appréhension bien légitime pour s'exposer ainsi au public. Les
musiciens les accompagnant, Guitoti, Sylvain Roy, Kengo Saïto et
Constantin Alaïmalaïs, avec des instrument spécifiques, sont eux des
professionnels renommés et ils ont su avec le retrait nécessaire et
justesse laisser en pleine lumière les jeunes afghans dans leurs
prestations. Cette soirée concluait une période de trois semaines au
cours de laquelle travail de répétition alternait avec des rencontres
mais elle ne met pas un terme au projet, des liens se sont noués et ils
porteront leurs fruits. " 15 août 2018.
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