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samedi 25 avril 2015
Mémoire d’un Tricheur
Sacha Guitry
Editions Folio



Sacha Guitry signe là un roman étayé par l’ironie, le cynisme, surtout les bons mots et l’insolence. Une fable légère par le style, profonde par le sujet, se conclue dans une moralité dont l’apologie n’est autre qu’un hymne délicieux au monde des tricheurs de toute bonne foi.
Guitry est « Je », au mitan de sa vie. Ce narrateur impétueux raconte son existence de tricheur patenté remarquablement introduite, dès sa jeunesse, par des circonstances peu banales. Un plat de champignons vénéneux servit lors d’un repas familial de douze convives, en laissa onze sur le carreau. Comble de l’ironie, « je » alors enfant, pris la main dans le tiroir-caisse du magasin paternel, fut privé de champignons pour le diner. Épargné grâce au vol de l’argent dans la caisse, cet enfant innocent comprit qu’il était capable de défier le sort. Pas toujours moral ? Oui. Mais qu’apprend-on de la morale si ce n’est qu’elle avantage toujours l’opportuniste, semble nous souffler l’auteur. Provoquer le destin en usurpant son jeu donne de la perspective avec une franche liberté. Du coup, « je » fait fortune comme « Chasseur » dans un restaurant, « Groom » dans un hôtel prestigieux à Paris, se fait aimer des riches, retire de la flagornerie de menus profits, puis d’honnêtes revenus à en perdre sa virginité. La première guerre mondiale éclate, un éclat d’obus handicape ce jeune prodige sauvé in extremis de l’orage de feu par un autre soldat, Nicolas Charbonnier, en août 14. Réformé, il migre à Monaco, s’initie au jeu en trichant honnêtement mais sûrement. Au paroxysme de son art, il est croupier pour être le complice d’autres tricheurs.
L’amour l’atteint, mais d’un amour affairiste; il rencontre sa femme, une vraie joueuse qu’il plume par une triche de main de maître ; cependant séduit, il l’épouse et bâtissent une arnaque au jeu de tout premier ordre. Le coup avorte et les inspecteurs du casino sentent la complicité du croupier. Jeté ignominieusement du casino, il consomme son mariage et fuit. Alors tricheur professionnel itinérant, il amasse une fortune dans les années folles : il triche à Aix-les-bains, découvre que le joueur qu’il essore de ses mises n’est autre que le soldat Charbonnier qui lui sauva la vie pendant la guerre, dix ans plus tôt. Pris de remords, l’amitié lui fait vivre la passion et les vertus du jeu, sans tricher. Il rentre dans l’honnêteté comme on rentre en religion. Devenu sobre mais tacticien du jeu, il fabrique désormais des cartes à jouer pour un grand fabriquant de jeux de cartes. Ironie du sort !
Que nous apprend l’auteur ? Que tricher est bien joué, un antidote contre la malhonnêteté, un gage pour sa qualité de vie. L’auteur triche jusqu’à profiter, en quête d’une bonne fortune, des conséquences des clivages sociaux. La passion du jeu est bien fade si elle ne s’associe pas à l’arnaque qui ajoute à l’aventure, l’audace nécessaire au sel de la vie. Le tricheur rend la justice sur les spéculateurs trop audacieux, les vidant de leur succès. Jusqu’à dénoncer un ami, par lettre anonyme, préparant un attentat contre un souverain en visite à Paris, le tricheur défie le sort. Non, décidément Guitry n’est pas moral - ne l’a jamais été du reste – mais les traits subtils des mots donnent à réfléchir sur les limites et les capacités de la probité. La « Triche » n’en serait qu’un révélateur. Un livre à lire « Mémoire d’un Tricheur » de Sacha Guitry, recommandé par l’Echolatain.
Yves Toussaint

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