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lundi 13 avril 2015
« Pour que tu ne te perdes pas dans le Quartier »
Patrick Modiano Prix Nobel de littérature 2014
Editions Gallimard


Jean Daragane fut le locataire d’une maison bourgeoise dans la proche banlieue de Paris, à Saint-Leu-la-Forêt. Mais un temps long comme un siècle le sépare de son enfance des années 50 à 2010.Le temps s’écoule, les faits apparaissent plus comme des éléments confidentiels que des preuves confirmant l’acheminement de son existence. Le mystère épaissit ses incertitudes quand, confronté à ses réminiscences, Daragane est tenu d’assumer un passé qu’il dénia tout au long de sa vie. Ecrivain sexagénaire, solitaire, loin du temps médiatique, il est décalé des problèmes de société dont sa profession se nourrit pour produire des œuvres. Son téléphone ne sonne guère, sa plume chôme délicieusement, lit à s’abandonner « l’Histoire Naturel de Buffon » bercé par l’éloquence et la candeur du style naturaliste des Lumières.
Il reçoit le coup de fil d’un certain Gilles Ottolini qui souhaite lui remettre son carnet d’adresses perdu le mois précédent. Sa mémoire remonte confusément jusqu’au nom d’un homme totalement disparu de son univers, Guy Torstel. Ottolini, à la recherche de cet homme, fait l’effet d’être un maître chanteur, l’écrivain prend la fuite. Néanmoins, les réminiscences s’infusent en lui comme « une Piqûre d’insecte qui vous semble très légère. Du moins c’est ce que vous dites à voix basses pour vous rassurer ». La mémoire le conduit vers l’enfance puis l’adolescence et sa rencontre avec le personnage principal « Annie Astrand ». Un dossier détaillé des faits rédigé à la machine à écrire lui est remis. Mais par la prise de notes anarchique, la rédaction impulsive, sa mise en page chaotique, l’histoire se noie entre les lignes du passé et celles mal ficelées de la vérité. Par dénie, Daragane laisse ce palimpseste et abandonne l’enquête.
Il remet la main sur son premier roman « Noir de l’été », avec des éléments de son premier chapitre qui n’ont pas été édités mais préfigurent comme l’aboutissement à ses recherches: Annie Astrand fut sa mère de substitution. Elle assure son existence, son éducation, dans un milieu interlope où tout n’est que dévoiement. A-t-il été enlevé ? Est-elle une comédienne ou une prostituée qui vit avec son souteneur ? Pourquoi a-t-elle été inquiétée par la police au point de disparaitre ? La mémoire de Daragane ne trouve sa résurgence que dans le manque propagé par le souvenir. Il esquive, de peur de voir surgir le chagrin.
Patrick Modiano prend la main et projette Daragane des dizaines d’années plus tôt, à l’heure ou ses investigations sur sa vie le poussaient à la création de son premier roman. Daragane a environ vingt ans lorsqu’il écrit ce livre comme un appel à témoin « dans l'espoir qu'elle (Annie Astrand) lui fasse signe. Écrire un livre, c'était aussi, pour lui, lancer des appels de phare ou des signaux de morse». Il retrouve un chapelet de témoins, dont un médecin. Clef de voûte des raisons de sa vie, le médecin lui donne les éléments suffisants pour prendre conscience de son abandon enfant par Annie Astrand, une belle nuit, au son d’une voiture qui s’éloigne mesquine.
L’auteur est malin. Son style littéraire nous laisse dans l’embarras. Laconique, suspendu autour des éléments essentiels de l’existence de Jean Daragane, son histoire, ses éléments sociologiques, le style vide totalement son environnement de réalités pour exister afin de structurer l’intrigue et de conduire rationnellement son investigation. Modiano n’en a cure. On ne sait pas pourquoi Jean a été abandonné, encore moins l’existence de cette mère de substitution, ses relations troubles avec les milieux interlopes dont l’auteur subodore l’existence. Patrick Modiano reste à la surface des choses, éphémère, fait mine d’être perdue dans les questions de la vérité entre le dénie de la connaître et celui d’en assumer ses conséquences. En cela, le roman est une superbe réussite.
Yves Toussaint
Un livre à lire, « Pour que tu ne te perdes pas dans le quartier » de Patrick Modiano Prix Nobel de Littérature 2014, recommandé par l’Echolatain.

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