Images.
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A présent ( je veux dire en notre temps ), la poésie se cache comme un oiseau blessé.Nous, nous voudrions aller chercher l'oiseau. Nous possédons, peut-être, les gestes nécessaires. Nous pouvons, peut-être, soulager.Mais il y a entre l'oiseau meurtri et nous, tant et tant de fils barbelés, de barrières, de fossés, de murs enfin, que le courage nous quitte. La poésie va mourir, abandonnée de tous, même de nous.Les barrières sont si hautes, les fossés si larges! ce n'est pas une excuse.2Autre image. Le chardonneret a chanté pour nous tout l'été.Il chantait si bien que notre cœur battait ( il est vrai que la lumière était belle-la belle lumière de l'été ).Et le plumage de l'oiseau nous faisait songer à quelque paradis ( la lumière de l'été est pour quelque chose dans cette affaire ).Le temps passa,nous étions en hiver. Les brumes frôlaient la terre.L'oiseau- que personne n'écoutait- se perdit. Un soir il s'endormit dans la première neige.Des âmes souffraient.Jules Mougin. in, Le comptable du ciel, Robert Morel, éditeur, sd.
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