Le 13 août 1944, deux sections FFI d'Ugine reçoivent pour mission de monter une embuscade au carrefour de Bornery, pour éventuellement intercepter des renforts ennemis en direction d'Albertville et de la Tarentaise. Venant du col de Tamié où elles ont passé une partie de la nuit, les deux sections FFI d'Ugine, prennent  position, le 14 août au petit matin, sur la butte dominant Bornery et le route nationale venant de Chambéry. Au début de l'après-midi un convoi ennemi composé de quatre cars venant de Chambéry se présente. Les FFI ouvrent le feu. Un instant affolés les Allemands se reprennent et ripostent, tandis qu'un groupe s'échappe et parvient à alerter la garnison d'Albertville. A Bornery, les tirs d'armes automatiques se poursuivent de part et d'autre. Mais des renforts motorisés ennemis arrivent d'Albertville et mettent en batterie à Gilly-sur-Isère, Nant des Martins, une pièce de 77 tirant sur les résistants qui sont aussi la cible des mortiers et de l'artillerie du Fort du Villard. L'ordre de repli est alors donné, et les volontaires d'Ugine, emportant leurs blessés et leurs morts, regagnent Tamié, poursuivis jusqu'à Verrens par les nazis. Le bilan de l'action est lourd dans les deux camps. Côté Français, la Résistance déplore sept blessés et trois morts: Pierre Henry, Julien Eitenschenk et Gilbert Mollier-Carroz, ce dernier, oncle de mon épouse, atteints par des éclats d'obus, à leur poste de combat. Côté Allemand, on décompte officiellement dix neuf morts, quatorze blessés graves et trente légers.

in Mémoires de Savoie, par la Commission Départementale de l'Information Historique pour la Paix, 1992.