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mardi 30 octobre 2012

Le pot fêlé que je suis

Le sacristain a bien aimé cette parabole chinoise racontée par Mgr Garnier :
Une vieille dame chinoise possédait deux grands pots, chacun suspendu au bout d’une perche, qu’elle transportait appuyée derrière son cou. Un des pots était fêlé alors que l’autre était en parfait état, rapportant toujours sa pleine ration d’eau. A la fin de la longue marche, du ruisseau vers la maison, le pot fêlé n’était plus qu’à moitié rempli d’eau.
Tout ceci se déroula quotidiennement pendant deux années complètes. Et la vieille dame ne rapportait chez elle qu’un pot et demi d’eau. Le pot parfait était très fier de lui tandis que le pot fêlé avait honte de ses imperfections et se sentait triste : il ne pouvait faire que la moitié du travail pour lequel il avait été créé.
Après deux années de ce qu’il vivait comme un échec, il s’adressa un jour à la vieille dame, alors qu’ils étaient près du ruisseau : « J’ai honte de moi-même parce que ma fêlure laisse l’eau s’échapper au retour vers la maison. » La vieille dame lui sourit : « As-tu remarqué qu’il y a des fleurs sur ton côté du chemin alors qu’il n’y en a pas de l’autre côté ? J’ai toujours su ta fêlure, alors j’ai semé des graines de fleurs de ton côté du chemin, et chaque jour, lors du retour à la maison, tu les arroses. Pendant deux années, grâce à ta fêlure, j’ai pu cueillir de superbes fleurs pour décorer la table. Sans toi, tel que tu es, il n’aurait pu y avoir cette beauté pour agrémenter la maison. »
Chacun de nous avons nos propres manques, nos propres fêlures. Mais ce sont chacune de ces craquelures et chacun de ces manques qui rendent nos vies belles et fécondes.

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