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mardi 17 septembre 2024

De gauche à droite, Capitaine Anthony Faure, Guy Durand, modérateur des débats, Roselyne Girard, éleveuse en Ardèche et réserviste du 7 BCA, chargée de la formation des muletiers.
  

Vous pouvez cliquer sur les liens, en bleu et soulignés.


Les premières assises nationales du mulet se sont ouvertes ce jeudi 5 septembre à Flumet. Le Dauphiné libéré, me demandant " d'angler " mon papier, j'ai choisi l'intervention du capitaine Anthony Faure, du 7eme BCA et de Roselyne Girard, éleveuse en Ardèche et réserviste au sein de cette formation pour initier les futurs muletiers. J'ai trouvé leur communication, claire et argumentée, elle a d'ailleurs donner lieu au plus long questions-réponses de la réunion, souvent sur le thème très actuel du bien être animal.


Il y a quelques décennies, l'armée française venait faire son marché au concours des poulains du premier août organisé par le Syndicat d'élevage mulassier du Val d'Arly. A l'époque, la vente de mules était un appoint apprécié pour les paysans de la vallée. Avec sa modernisation l'armée a en 1975, retiré les dernières mules de ses effectifs. Mais il y a eu un avant qu'ont retracé le capitaine Anthony Faure, du 7ème BCA et Roselyne Girard, éleveuse en Ardèche et réserviste au sein de cette formation pour tout ce qui touche le retour de la mule dans les troupes de montagne. L'artillerie de montagne est née en 1828 avec l'adoption du canon de 12, tracté ou porté par des mulets. De 1830 à 1930, ânes et mulets seront utilisés lors des campagnes coloniales, Algérie, Maroc, Madagascar ou la campagne du Mexique. Il aura fallu attendre 1888 pour voir la création du corps des chasseurs alpins, création qui acte en parallèle l'emploi des mules au sein des trins de combats, essentiellement au profit de l'artillerie de montagne, ce jusqu'en 1940. Avec  le débarquement des Alliés au Maroc et en Algérie, 1942 voit un regain de l'emploi de la mule, emploi massif dans les campagnes d'Italie et de la Libération de 1943 à 1945. Jusqu'en 1962, usage restreint au seul profit d'éléments isolés et éloignés des axes routiers et donc en 1975, fin de l'utilisation de cet animal par l'armée. Depuis 2020, il y a une réappropriation de ce savoir-faire. Ainsi en 2024, une formation de jeunes engagés s'est déroulée dans le Vercors. Les qualités du mulet sont remarquées pour son utilisation en montagne, sa capacité de portage, 80 kilos pendant 10 heures sur une projection de 15 kilomètres et 1200 mètres de dénivelé, sa sobriété, il s'accommode de l'eau des torrents et de l'herbe des alpages. La discrétion de ce mode de transport, est un atout pour le combat à pied, il permet de s'affranchir du terrain et d'économiser l'énergie et par ailleurs d'assurer des missions de ravitaillement en tous genres. Le 7ème BCA est une sorte de laboratoire de  recherche et d'innovation, où sont étudiés l'allégement du matériel, la mise en place de techniques pour gagner en rapidité, efficacité et sérénité, la réalisation de tests  de sauvetage en traineaux et d'études de l'adaptation du mulet au froid, à la chaleur, à la neige.

Pour aller plus loin: Clic



Après la présentation des assises par Guy Durand, président de Divagri, ci-dessus et ci-dessous, Marie-Pierre Ouvrier, maire de Flumet, en haut, et Marie-José Joly, présidente du Syndicat d'élevage mulassier du Val d'Arly, en bas, ont accueilli les participants à cette rencontre inédite et originale. 



Le premier intervenant, Olivier Pasquet, est géographe, il a aussi fait œuvre d'historien en restituant l'histoire du mulet en Savoie, fruit de son exploration des archives départementales. L'assistance a constaté qu'il était également, cinéaste et photographe, non pratiquant du selfie !


Remy Pipet, a présenté l'association, Mule qui peut, et l'ouvrage collectif, Brèves de mules.

A sa suite, Roselyne Girard, voir ci-dessus, est intervenue en tant qu'éleveuse sur le thème de l'élevage mulassier en Ardèche, son pays et des concours de modèle et allures, comme celui qui se déroule chaque mois d'août à Flumet.


Après la dernière intervention, celle de Roselyne Girard et d'Anthony Faure, relatée en début de billet, les participants ont rejoint la ferme du Châtelet, station de monte associative, où ils ont été accueillis par les trois étalons, Goulu des Combes, un cheval franc-comtois et Atlas et Ibra d'Esse, deux baudets du Poitou, présentés par Jean Mongellaz, l'ânier, selon l'appellation locale.




Le verre de l'amitié partagé en conclusion de cette visite a mis en appétit les participants pour la soupe bûcheronne qui les attendait à la salle polyvalente où ils ont pu également visionner un film, La foire aux poulains, de 1990.

Je suppose qu'une nuit réparatrice allait leur permettre de poursuivre ces assises durant encore deux jours, mais aux Contamines-Montjoie, autre pays du mulet.




Pour mettre un point final à ce billet et y ajouter mon grain de sel, je vous pose la question que nous posaient les Suisses quant nous rangs d'oignons randonnions dans leurs montagnes et avaient deviné notre origine, l'accent sans doute ! Quelle différence y-a--t-il entre un sentier tracé par un Savoyard et un sentier tracé par un mulet ?

Vos réponses en commentaires, merci, et ne faites pas la tête de mule pour répondre !

OB G a dit…

Ce que j'en sais , le mulet avance en fonction de sa réflexion sur les mouvements du terrain en sachant où il va mettre ses sabots , pour le savoyard son chemin va d'un café à un autre bar par le chemin le plus court . J'ai sûrement tout faux , mais je ne suis peut-être pas bien réveillé 

Pour ce qui est du  tracé du mulet, la contribution de O-B G est pertinente.

Pour ce qui du tracé du Savoyard, je lui en laisse la responsabilité !

Les Suisses, eux nous disaient qu'un sentier tracé par un Savoyard était droit dans la pente et que celui tracé par un mulet offrait de nombreux lacets au pas du marcheur.



1 commentaires:

O_B G a dit…

Lors de mes classes au 27ème BCA à Annecy j'ai pu admirer leur 3 dernières mules cantonnées à Sacconges près du stand de tir . C'était en novembre 1970 .

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