Je mets en ligne cette lettre de Marie-Claude et Erick Clémént car elle concerne un vrai problème pour tous les habitants et visiteurs du Haut Val d'Arly:

" Madame, Monsieur,

Nous venons par ce courrier soumettre à votre réflexion des éléments concernant les difficultés que rencontrent nos clients (et les vacanciers du Val d’Arly en général) pour accéder à nos villages par le service de transport en commun assurant la liaison Albertville-Megève. Deux premières lettres vous avaient déjà été envoyées pour le même problème en 2002 et 2003.

Ces difficultés sont d’ordre multiple, et particulièrement en saison estivale :

- Manque de service (2 par jour seulement cet été et surtout aucun le dimanche) et/ou à des horaires inappropriés, qui nous ont souvent obligés à avoir recours à un service de taxi…

- Réservation obligatoire : cette mesure, qui peut se comprendre du point de vue économique, est très difficile à faire passer auprès de notre clientèle… qui ne comprend pas bien pourquoi l’on doit réserver un service régulier ! D’autre part, les personnes arrivant en gare sans avoir eu l’information au préalable peuvent se retrouver sans transport, ou si le transport a lieu, avec un véhicule trop petit (car prévu pour le nombre de personnes ayant réservé), ce qui oblige le transporteur à des changements de véhicule de dernière minute, d’où retard et désagrément..et mauvaise image de marque auprès de la clientèle !

- A la gare routière, l’information sur les horaires est quasi inexistante et/ou se limite à un polycopié affiché devant un bureau désespérément vide !

- Difficulté de trouver le bon quai. Il y a peu on nous signalait encore que le bus n’attendait pas sur le quai correspondant!

- En période de basse fréquentation, le transporteur (toujours par souci de rentabilité économique) peut choisir (à la dernière minute apparemment) de regrouper plusieurs destinations dans un même véhicule. Ainsi, des clients se rendant à Flumet (heure de départ Albertville à 16.45, heure d’arrivée indiquée à Flumet à 17.35) arriveront finalement près d’une heure plus tard, après un détour par Beaufort et Les Saisies. Si ce petit détour peut leur permettre de visiter la région, ce n’est pas forcément ce qu’ils souhaitent le jour de leur arrivée, surtout s’ils ne sont pas prévenus, ainsi que les personnes (hébergeurs ou autre) qui les attendent à Flumet à l’heure prévue !

- Plus grave, nous avons eu les cas de clients se rendant à Megève ou à Albertville oubliés à l’arrêt du bus alors qu’ils avaient réservé et confirmé leur trajet.

Ces faits sont seulement des exemples des multiples désagréments qui sont le lot de cette ligne « régulière » auxquels il faudrait également ajouter les horaires mal respectés (avec des bus qui passent parfois en avance (aussi !! ) et qui n’attendent pas l’horaire programmé) ou « l’oubli » des lycéens le jour de la rentrée scolaire, alors que le service nous avait été confirmé la veille.

Que dire également de l’arrêt de la ligne régulière non matérialisé, donc non réglementaire au carrefour de la route départementale D212 et de la route communale conduisant au chef-lieu de St Nicolas ? Les véhicules amenant les élèves sont obligés de stationner le long de la route et les bus se garent tant bien que mal sur le côté pour embarquer ou débarquer leurs passagers ! Pour info, ce carrefour réputé dangereux à déjà été le théâtre de plusieurs accidents et a fait l’objet d’une demande de rond point par la commune de St Nicolas La Chapelle, jusqu’à présent restée sans réponse. Si aucune solution n’est trouvée, ne pourrait-on pas envisager un prolongement du service jusqu’au chef-lieu, ce qui serait d’ailleurs la logique même.

Au-delà des problèmes fonctionnels de l’entreprise de transport en commun, nous pensons que la réflexion doit se porter sur les disfonctionnements d’un service à la population. D’après la direction de la S.T.A. ,la compagnie subit des pertes financières sur cette ligne et ne dispose d’aucune aide ou quelconque financement de la part du Conseil Général.

S’il s’agit d’un service public, peut-on prétendre à un minimum d’engagement des pouvoirs publics ?

S’il s’agit d’un service privé, quelle aide peut-on espérer du Conseil Général si le transporteur, tenu par aucun objectif de résultat, décide de limiter ou de supprimer une ligne qu’il juge déficitaire !

A l’heure du développement durable, de la mise en place d’un SCOTT au niveau d’ Arlysère, ne serait-il pas judicieux de soumettre enfin à une réflexion globale l’organisation des transports dans le haut Val d’Arly ?

En effet, nous pensons que nos villages, déjà victimes de la coupure 6 mois par an de la route des Gorges de l’Arly, sont déjà suffisamment enclavés pour ne pas avoir à subir en plus un déficit flagrant de service de transport en commun. Il en va du désenclavement de notre vallée.

Nous vous remercions de votre attention et, dans l’attente d’une suite donnée à notre démarche, nous vous prions d’accepter, Madame, Monsieur, nos meilleures salutations ".

Erick et Marie-Claude Clément.