La
Peau de Bison
De
Roger Frison-Roche
La
terre incommensurable
du grand nord canadien est le décor sauvage de « La Peau de
Bison », premier de deux romans sur le thème de « Terre
de l’Infini », écrits au début des années 70.
Aviateur
dans la R.A.F pendant la seconde guerre mondiale, Max Gilles est un
héros désabusé de quatre ans d’un conflit sans précédent. De
retour à la libération dans sa riche famille bourgeoise
grenobloise, il est oppressé par la course au profit de l’entreprise
familiale. Il semble rechercher ce que la civilisation a abandonné
de sincère et de vertueux. Dépité, Max part et devient pilote
indépendant dans le grand nord. Il est le lien vital entre les
populations de ces terres perdues de l’extrême canadien, depuis
l’agglomération de Yellowknife. Le fret, le ravitaillement, lui
permettent de survoler quotidiennement en avion aéroglisseur les
taïgas aux forêts denses et compactes, les lacs « brillants
comme des joyaux dans le creuset des roches polies », jusqu’à
l’infini bout du monde stérile perpétuellement glacé de la mer
arctique. Un univers hostile qui lui promet pourtant un havre de paix
inespéré. A Snowdrift, village indien, dernier repère pour la
civilisation avant les solitudes glacées, Max organise sa vie en
harmonie avec la nature et sa rigueur polaire. Chasseur d’aurores
boréales, il coule un amour profond avec Rosa, une jeune indienne
fière et généreuse aux longues tresses de soie noire qu’il
rencontre au cours d’une chasse dantesque. Ils ramèneront un Bison
leur assurant nourritures et matériaux chauds, symbole de leur
union. Leur amour se consolide pur et sauvage contre les a priori
raciaux de la petite communauté. Près de rosa, la vie lui enseigne
la responsabilité, l’humilité, les choix essentiels, l’autonomie
et vivre libre. Tandis que Max accomplit une mission délicate, Rosa
périt au cours d’une chasse aventureuse. Désespéré, éperdu de
douleur, un monde s’écroule, Max rentre en France.
La
banlieue de Grenoble
compose de nouveau son univers d’égoïsme et de solitude. Son
frère, richissime industriel, l’accueille dans une famille
indifférente à ses valeurs.
Mais
Bruno, neveu de Max, en marge du cadre familial, déchiré de nature
rebelle, fugue et se drogue. Arrêté à Amsterdam, Max ramène Bruno
et lui propose de vivre une vie radicalement opposée, pleine
d’abnégation, d’authenticité et de liberté. Alors que Max
retourne définitivement dans le Grand Nord, Bruno ne tarde pas à le
rejoindre.
Frison-Roche,
expressionniste de la nature, conduit l’humain à l’essentiel :
sa survie, et pour cela l’harmonie avec son environnement. De là,
la rigueur de la nature devient une opportunité dans la passion des
grands espaces naturels ; recherche et connaissance apportent
adaptation et autonomie dans une communion avec les phénomènes
naturelles, les eaux, le minéral, le végétal. Cette passionnante
aventure est une formidable épreuve de solidarité pour l’homme
dans son environnement et une leçon d’altérité, on ne peut plus
d’actualité. Yves Toussaint.
Un
livre donc, à lire ou à relire « La
Peau de Bison » de Roger Frison-Roche, recommandé
par l’Echolatain.
Le cliché,Edmond Burnet-Fauchez, illustrant cet article a été pris il y a de nombreuses années lors d'une assemblée générale de l'association des Amis du Parc national de la Vanoise, en Tarentaise.Roger Frison-Roche est ici en compagnie de Jean-Marc Ouvrier-Buffet qui participait à l'époque aux randonnées du Foyer rural.
2 commentaires:
Super la nouvelle rubrique,même si je suis en retard de lecture.
Quand j e me suis marié,mon épouse avait un débit de tabac
librairie souvenirs etc au Houches et Roger F.R.
passait parfois faire un achat de dernière minute avant de prendre
le téléférique de Bellevue pour accéder au Mt Blanc ou autre
sommet limitrophe.Donc quand un de ces ouvrages paraissait il
venait gentiment faire une séance de dédicace chez nous .
Nous possédons d'ailleurs un livre hors commerce de sa plume qui
relate la Mission Ténéré de Berliet qu'il a guidée .
mon beau père était ami avec le comptable de cette "institution "
du camion,et l'a eu en cadeau de sa part.
G O-B
La semaine prochaine un autre livre sera présenté. Plus tard, la suite de la Peau de Bison. Lisez ces livres, ils nous rappellent que nous ne sommes pas un hasard mais une complémentarité pour l'univers.
Molière
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