De gauche à droite, sur la Promenade des Anglais à Nice:
Olivier Perrin, Dominique Demonchy, Jean-Lou Païani et Laurent Brun.
Qu'est-ce qui vous a conduit à vous engager dans cette épreuve ?
Cet hiver, Jean-Lou Païani, un ami organisateur de séjours
cyclistes et ancien coureur professionnel, m’a demandé si je souhaitais
faire la Haute Route. Avec Gilles Fossoud, directeur sportif à la ville
de Megève, ils m’ont alors proposé de faire
l’épreuve sous les couleurs de la ville, où je suis licencié au club
cycliste. Cela représentait pour moi un défi très tentant. Je n’ai pas
hésité longtemps et j’ai saisi cette opportunité incroyable.
Est-ce une épreuve individuelle?
Oui, seul le temps individuel compte pour le classement général (Il
existe une catégorie Duo ou Duo mixte mais ce n’est pas celle dans
laquelle j’ai concouru). Aussi, nous étions une dizaine de coureurs à
bénéficier de l’excellent accompagnement
logistique de Païani-SO, l’organisation de Jean-Lou Païani, formant
ainsi une véritable petite équipe où la bonne ambiance régnait. Nous
nous retrouvions tous ensemble aux départs et aux arrivées et mangions
ensemble le soir. Même si la compétition était individuelle,
l’aventure était collective !
Si par équipe, quels étaient vos coéquipiers.
Nous étions trois à représenter les couleurs de "Megève L’Esprit Sport" : Dominique Demonchy, Olivier Perrin et moi-même.
Le reste de l’équipe « Païani-So » était composé de coureurs venant
d’un peu partout en France, de Belgique ou du Québec : Gregory et
Robert Mager, Christophe Bourges, Bruno Germain, Catherine Fittipaldi
Cerezo, Jean-François Thoma et Miguel Lacasse
Combien de kilomètres et quel dénivelé positif ?
Le principe de la Haute Route Alpes est de traverser les
Alpes en sept étapes par-delà des cols mythiques du massif. Le départ a été
donné dimanche 25 aout de Megève pour rallier Nice le samedi suivant.
Sur la semaine, nous avons parcouru quelques
800 km et 20 000m de dénivelé positif, par-delà des cols comme la Loze
au dessus de Courchevel, la Madeleine, le Glandon, l’Alpe d’Huez, le
Granon, Vars ou encore la Cime de la Bonnette Restefond.
Le moment le plus dur ?
Physiquement la semaine a été intense tout le temps mais le
moment le plus éprouvant a probablement été psychologique lorsque, au
cours de la quatrième journée, je manque d’accrocher un groupe au
passage du col du Lautaret. Après avoir bataillé
aux limites de mes possibilités toute la montée, je suis 20 m derrière
eux au moment de basculer dans la descente lorsqu'une caravane vient
s’intercaler entre nous. Bloqué derrière le véhicule dans les premiers
virages, je ne parviens ensuite pas à revenir
sur les coureurs de devant qui unissent leurs efforts contre un fort
vent de face. Pour quelques mètres au sommet, je perd prêt de trois minutes au
bas de la descente après m’être époumoné seul dans le vent.
Et le meilleur souvenir ?
A vrai dire il s’agirait plutôt de deux moments…
Le premier est sportif, avec une ascension du col de l’Izoard
contre-la-montre où je ne sentais tout simplement pas mes jambes ! J’ai
effectué ce jour là une belle montée et pris un plaisir fou durant
l’étape où j’ai pu doubler pas mal de mes
concurrents. Quand ça marche comme ça, le vélo, ce n’est que du bonheur
!
Le deuxième a été l’arrivée à Nice. L’objectif était de voir la mer
et l’arrivée sur la promenade des Anglais a été une émotion intense. La
sensation du devoir accompli et la délivrance de finir ce périple ont pu
être partagées avec toute l’équipe
car nous nous sommes tous attendus sur la dernière partie, non
chronométrée. Un grand moment. Passé la ligne, nous avons même eu droit
au champagne que nous avait prévu Jean-Lou Païani !
Je crois que vous travaillez dans le domaine du vélo ?
Tout à fait, j’ai la chance de pouvoir travailler dans ma
passion. Je suis graphiste pour une entreprise spécialisée dans
l’univers du cyclisme. Pour le compte de différents clients,
organisateurs, annonceurs, institutions ou équipes, mon travail
va des traditionnelles réalisations d’affiches, de logos et de
documents à la création de maillots ou de supports marketing pour des
courses.
A refaire ?
La ville de Megève m’a permis de vivre un rêve éveillé en me
permettant de participer à cette épreuve. L’ambiance entre les
concurrents, venus du monde entier pour souffrir sur un vélo est
absolument unique. On y parle anglais, espagnol, français
ou le langage des signes lorsque le souffle est court. Il y a sur
l’épreuve un formidable esprit d’entraide, de motivation et de
bienveillance qui fait un bien fou. L’organisation nous chouchoute pour
nous faire parcourir ces kilomètres en toute sécurité,
pendant une semaine nous vivons dans une bulle. Pour toutes ces
raisons, forcément l’envie de repartir faire cette aventure est grande !
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