En ce
temps de campagne électorale je viens vous partager les propos d'un
ami bressan. Il vit dans un village de quelques centaines d'habitants
et les poulets y sont plus nombreux que les humains. Très impliqué
dans la vie locale, il est entre autres responsable d'un service
d'aide à domicile et courant 2013, il a été contacté par un
nouvel habitant qui lui a proposé de rejoindre l'équipe
intercommunale de bénévoles. Ce genre d'engagement étant très
rare il a accepté et cette personne a intégré l'équipe mais dès
le mois suivant mon ami s'est vu évincer de son poste au profit du
nouvel arrivant. Nouvel arrivant qui lui avait caché ses ambitions
municipales et qui a ainsi mis à profit son nouveau champ d'activité
pour se faire connaître auprès des personnes âgées qu'il n'avait
pas l'occasion de rencontrer au village. Élu maire, ses présences
aux réunions de l'association se sont comptées au nombre de trois
sur la durée du mandat et mon ami a vite retrouvé ses fonctions.
Une manœuvre pas très loyale.
Mon ami
était aussi président d'une association, très active durant des
années mais désormais en sommeil, d'autres, intercommunales et
largement subventionnées œuvrant dans les mêmes domaines.
Un jour
qu'il passait en mairie pour une démarche administrative, le maire
lui présenta un post-it sur lequel figurait le montant, une
quarantaine d'euros, de deux impayés dû par l'association
d'animation. Ils correspondaient à deux locations d'une salle pour
un atelier des « Cousettes », une occupation
remontant à une huitaine d'années au moins. Il fit remarquer au
maire, qu'il devait avoir prescription et qu'habituellement c'était
la perception qui envoyait un avis à payer. Ils n'ont plus le temps,
fut la réponse. Après avoir laisser passer un peu de temps, mon ami
glissa un billet de 50 euros dans une enveloppe qu'il déposa dans la
boîte aux lettres de la mairie. Quelques semaines plus tard, un
adjoint lui rendit la monnaie dans la même enveloppe, ce qui
démontrait une gestion économe des finances communales ! Une
procédure pas très légale me semble-t-il.
Si
l'association d'animation n'était plus très active, elle existait
toujours et chaque année recevait de la Banque postale un relevé de
ses avoirs en vue des déclarations d'impôts. Son siège social
étant la mairie, ce courrier y arrivait donc et deux années de
suite, il fut ouvert par le maire ou ses services. On le priait alors
de passer le récupérer, la deuxième année, l'enveloppe d'origine,
certainement jetée, avait fait place à une enveloppe blanche. S'il
voulait ainsi s'informer des actifs de l'association, ce personnage a
dû être bien déçu ! Il ne put pas renouveler une troisième
fois, le compte ayant été clos. Des actes pas très légaux,
délictueux et très sévèrement punis dans ce cas de figure.
Je
comprends maintenant mieux l'hostilité de mon ami envers le maire de
son village, qui se représente, par ailleurs si jovial et volubile.
Ce ne sont pas les Savoyards qui se laisseraient pigeonner de la
sorte !
* Via
du vion, en dehors du chemin. Ce dit d'une personne qui a abusé de
la bouteille. Le pouvoir, si petit soit-il, peut aussi enivrer.
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