Dans le cadre de ces deux journées, samedi 25 et dimanche 26 juin, Yves Dubussiez, président de l'ASPEC, Steucerand de cœur, a à plusieurs reprises retracé l'histoire peu banale de l'église du hameau consacrée à saint François de Sales et s'en est fait le guide passionné et écouté avec attention par un public réunissant dans un même appétit de connaissances,  locaux et visiteurs d'un jour.

Les souvenirs font-ils partie du patrimoine de pays, les organisateurs, l'ASPEC, Association pour la Sauvegarde du Presbytère et de l'Eglise de Chaucisse,  des Journées du Patrimoine de Pays et des Moulins, JPPM, en sont persuadés et c'est à leur invitation que Denise Benedetti est revenue à Chaucisse, la deuxième fois seulement depuis son départ du hameau en 1961 après y avoir enseigné durant deux années scolaires, 1959-1960 et 1960-1961. Née, Martin-Borret à Ugine, elle avait fait ses premières armes dans une classe unique d'un hameau de Saint-Martin-de-Belleville. Elle retrouve à Chaucisse une classe unique avec 15 à 17 élèves et qui fermera définitivement en 1966. Elle a pu présenter deux élèves seulement aux épreuves du Certificat d’Études Primaires, elle attribue cette situation aux nombreux changements des enseignants et aussi à la fréquentation intermittente des écoliers, sur ce point elle a été très exigeante, pas question de rester à la maison pour aider à la récolte des pommes de terre ou pour garder les petits frères et sœurs par exemple. Les moyens pédagogiques manquaient, trop peu de livres et l'adjoint spécial de l'époque restait sourd à ses demandes. Avec son tourne-disque, un Teppaz ?, elle a innové pour les cours de chants qui ont captivé ses élèves. Pour la récréation, la petite cour dominant une forte pente, l'usage d'un vrai ballon était impossible, elle a donc fabriqué un ballon en chiffons ! On retrouve son tourne-disque qui fait chanter les petits en semaine, le dimanche soir il fait danser les plus grands. Lorsqu'elle rentre de chez ses parents, elle l'apporte au café des Sierres d'en Haut, tenu par la famille Mongellaz et où se retrouvent les jeunes du pays qui enchaînent, paso-doble valses ou cha-cha-cha. Elle a été bien accueillie par les familles qui l'invitaient à la soupe du soir suivie de quelques parties de cartes, cela l'aidait à vaincre sa solitude. Le samedi, après la classe, elle descendait à Ugine, dans sa famille et ce n'était pas facile, rejoindre d'abord Flumet par le chemin de Recourbes puis prendre l'autocar omnibus et le dimanche retour par les mêmes moyens. Certains jeudis, jour de congé à cette époque, c'était la même équipée pour faire des courses à Albertville. C'est dans son ancienne classe transformée en bar associatif et qui a gardé le tableau noir, une idée qui ne lui déplaît pas, qu'elle a eu le plaisir de rencontrer quelques anciens élèves et qu'elle nous a confié et partagé ses souvenirs. Aujourd'hui, âgée de 86 ans, elle vit en Haute-Savoie et reste pleine de dynamisme et d'humour.

Denise Benedetti et Huguette Hug.
 

Ci-dessous, en bonus quatre clichés offerts par Huguette Hug.

 Et deux clichés de Denise Duret pour le dimanche.